C'est encore l'été à Castets-en-Dorthe
il y a du brouillard, cela signifie beau temps
9èmesiècle : Castets (qui signifie château) se serait vu adjoindre le mot «en-Dorthe ». En effet c’est l’époque à laquelle Charlemagne fait construire un palais à Cassinigilum ou Casseuil et où l’on bâtit des demeures de seigneurs de sa cour qui servaient aussi de défenses contre les Barbares ou autres envahisseurs. On peut imaginer la destruction du village à cette époque car on n’a retrouvé aucune trace d’archives de l’époque.
C'est à Castets-en-Dorthe que vivait la famille paternelle de François Mauriac, célèbre écrivain, où son grand-père était tonnelier.

au fond à gauche un pont style Eiffel qui n'est pas d'Eiffel
Dimanche 6 octobre 2013. Randonnée de 20 km à Castets-en-Dorthe (pour les non girondins, prononcez bien toutes les lettres - castetss) animée par Christian P. pour 28 participants. Nous ne sommes pas nombreux, sans doute parce que c'est assez loin. Moi je tenais absolument à faire cette randonnée, je savais que je ne serais pas déçue par le décor. J'ai fait une centaine de photos, de quoi alimenter 3 articles. Alors soyez patients, vous verrez tout et vous aurez envie d'y aller.
Le matin nous longerons essentiellement la Garonne et nous ferons le retour le long du Canal de Garonne.
C'est justement à Castets-en-Dorthe que l'on peut assister à l'union de la Garonne et du Canal de la Garonne. Endroit magique et magnifique même sous le brouillard.
nous traversons le canal en hauteur
on suit un peu le canal pour aller voir le château
Avant de rejoindre la Garonne nous allons admirer le château de Hamel appelé également château de Castets-en-Dorthe.


nous aurons la Garonne à notre droite et les champs de maïs à gauche
le soleil arrive et il va chauffer

première pause, il est temps de se déshabiller
comme un phare au loin qui ne nous quittera pas, nous le verrons souvent
une petite île sur la Garonne
il n'y a plus de passage entre les maïs et la Garonne
Nous arrivons sur le lieu prévu pour le pique-nique. Le moulin de Piis. Autour un joli parc bien aménagé dans ce décor.
Le moulin de Piis à BASSANNE (Gironde), est situé sur l'ancien lit de la Bassanne.
Fort probablement Piis comme beaucoup de moulins en pierre a été précédé d'un moulin en bois.
Juché sur sa motte il était protégé, entouré de douves et fortifié de palis et remparts en bois. Donc, face à face, deux mottes féodales protégeaient de chaque côté le passage sur la Garonne ce qui expliquerait alors la genèse de cet ancien moulin fortifié.
Aujourd'hui, motte et moulin sont encaissés dans la basse plaine. Les douves qui servaient aussi aux biefs d'amenée et de sortie d'eau sont envasées, tout comme le premier niveau du moulin qui aux XIIe et XIIe siècles était hors d'eau.
Il faut imaginer que la plaine s'est élevée d'au moins trois mètres d'épaisseur d'alluvions.
Autrefois perché sur sa motte, le moulin fortifié de surcroît, se détachait de la plaine comme une petite maison forte, sentinelle vigilante où, passants, voyageurs et pèlerins de Compostelle pouvaient se réfugier et acheter un petit sac de farine.
Des ferblantiers et camelots y vendaient des médailles de pèlerinage.
Les pèlerins qui longeaient le Dropt pouvaient prendre la voie de Vezelay à Coutures sur Dropt ou bien ils continuaient jusqu'à Gironde sur Dropt, pour traverser la Garonne et rejoindre la voie de Vezelay à Pondaurat.
Sa construction correspond aux dimensions classiques de moulins fortifiés comparables sur le Dropt. Le plan est un rectangle régulier, (1,5 x le carré) ; au dessus des roues et passages d'eau.
Le 2° niveau est occupé par les meules à grain, les bluteries et autres machines.
Le 3° niveau abritait le logis, également celui des gens de passage et hommes d'arme.
Au dernier niveau étaient stockés le grain et la farine.
La fortification soignée de Piis est sans équivoque. Une bretèche défend la porte d'accès, des latrines construites en encorbellement sur l'angle Est pouvaient servir de tourelle de défense, les meurtrières cruciformes ne laissent aucun doute sur sa fortification fin XIIIe s ou XIVe s.
Le moulin de Piis avait a son sommet un chemin de ronde couronné de mâchicoulis en crénelé avec des gargouilles qui chassaient les eaux de pluie de sa haute toiture rentrante.
Mais la particularité du système défensif doit son originalité à une grosse tour carrée placée à l'angle nord, face au danger le plus redouté : celui qui arrivait de la Garonne.
Bâtie en encorbellement sur un pied carré plein, l'accès à la tour depuis le premier étage donne sur des archères bien dégagées qui battent sur trois directions.
Cette tour, unique en Gironde, aurait été construite après coup... Début de la guerre de Cent Ans.
Au XVIe siècle la famille de Piis après avoir traversé la Guerre de cent Ans, possède toujours le moulin et la seigneurie de Puybarban-Bassanne avec le logis seigneurial de la paroisse que tient Jean de Piis et a conservé ce dernier, fait exceptionnel, jusqu'en 1828.
Le moulin a été désaffecté vers 1930 par son dernier meunier Ferdinand CASTAING.
Le logis occupé par des métayers est abandonné vers 1941, mais les deux étages les plus hauts servent de séchoir à tabac jusqu'en 1947, date à laquelle la toiture s'ouvre.
La municipalité de BASSANNE rachète le moulin pour le sauver d'une ruine imminente, une association des Amis du Moulin de Piis se constitue en 1999.
Avant de repartir, pause pipi dans les maïs. Un petit avion le survole dans un bruit qui me rappelle un film hitchkokien. Saurez-vous lequel ?