Les réformes religieuses
Bordeaux - La grosse cloche
Face aux pressions fiscales, les marchands s'insurgent au mois d'août 1548. Bordeaux est alors privée de ses libertés communales pendant un an. Ce n'est que douze ans plus tard, que le Roi, Charles IX, rendra à l'Hôtel de ville sa Grosse Cloche confisquée et les clés de la ville.
En 1549, Henri II rend à la plupart des villes les privilèges abolis ; mais quelques-unes, et Bordeaux entre autres, sont privées de ce que leur constitution renferme encore de libéral. La gabelle est réduite au droit dit du quart et demi.
La réforme religieuse répond trop bien au sentiment d'examen, de critique et d'indépendance si développé chez les habitants de la Guyenne pour ne pas trouver dans cette contrée des adhérents fervents et nombreux ; Marguerite de Navarre aide de tout son pouvoir à la propagation des écrits de Luther, Calvin et Théodore de Bèze ; mais la question, d'abord purement religieuse, prend bientôt une couleur politique.
Marguerite de Navarre ou,
La bourgeoisie riche et éclairée, ainsi qu'une partie de la noblesse, se montrent particulièrement favorables aux nouvelles doctrines ; le maréchal de Montluc est chargé d'en arrêter les progrès. La sévérité cruelle dont il use et dont il se vante si naïvement dans ses curieux Mémoires lui vaut les titres de lieutenant général et conservateur de la Guyenne. Les rigueurs de sa répression ne sont cependant pas jugées encore suffisantes, et un massacre général des protestants a lieu le 5 octobre 1572. Le fanatisme, surexcité par toutes ces atrocités, entretint dans la Guyenne la lutte la plus acharnée jusqu'en 1593. L'influence du parlement a entraîné une partie du pays dans la Ligue ; le maréchal de Matignon maintient à Bordeaux l'autorité royale, mais les ligueurs, retranchés dans la citadelle de Blaye, désolent les rives de la Gironde pendant cinq ans après l'avènement de Henri IV (1594) au trône de France, et c'est seulement par composition que la place est rendue au roi.
Henri IV (château de Cadillac)
L'autorité royale est tout de même renforcée en matière fiscale et religieuse avec l'Edit de Nantes sous le règne de Henri IV.
statue d'Henri IV enfant (château de Cadillac)