(100ème article - catégorie TPB)
Une belle randonnée pour terminer la journée
toutes les photos dans l'album Charente-Maritime
Après la visite de Sainte-Radegonde, nous nous tournons vers son cimetière. Ce cimetière marin borde l'église sur son flanc septentrional. Héritier de l'ancien « Clouzit » médiéval (cimetière clos entourant traditionnellement les églises saintongeaises), il conserve des tombes datant du XVIIIème siècle.
un cénotaphe
Jusqu'au début des années cinquante, le cimetière était divisé en deux enclos distincts, l'un pour les catholiques, l'autre pour les protestants. Faisant la jonction entre les deux parcelles, une ancienne rue baptisée « Rue des canons » débouchait sur le parvis de l'église.
Le cimetière abrite toujours de nombreux cénotaphes, témoignages d'un renouveau de l'art funéraire dans le courant du XVIIIème siècle. (Un cénotaphe est un monument élevé à la mémoire d'une personne ou d'un groupe de personnes et dont la forme rappelle celle d'un tombeau, bien qu'il ne contienne pas le corps).
Après cette visite nous contournons le village pour nous diriger en direction des marais et de la commune de Barzan sur laquelle se trouve le site gallo-romain du Fâ que nous avons pu apercevoir derrière le grillage qui l’entoure. Si vous voulez en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Site_gallo-romain_de_Barzan
Abreuvoir en pierre et fontaine devant le château Caillaud (pas vu ce château)
Nous repartons en direction des belles falaises de Caillaud et enfin nous retournons à nos voitures après une superbe journée, riche en découvertes.
sur le chemin du retour
Un grand merci à Michèle et à Jean-Claude, même les averses du matin n'ont pas pu gâcher mon plaisir.
La belle légende de Radegonde
Clotaire, fils de Clovis, avait épousé une princesse allemande du nom de Radegonde qui se lassa très vite des mœurs dissolues et brutales de la Cour : elle se nourrissait de fèves et de lentilles, faisait la charité aux pauvres et méditait longuement devant le crucifix. Clotaire ayant fait assassiner son frère, elle quitta son mari pour devenir nonne. Mais le roi regretta la présence de sa femme et partit à sa recherche. Elle se réfugia d'abord dans une grotte près de Pont l'Abbé d'Arnoult.
Puis, fuyant devant lui, Radegonde parvint jusqu'à Talmont et là, elle fut rattrapée par l'armée du roi. Elle arrivait alors dans un champ où de paysans étaient en train de semer de l'avoine. Inspirée par Dieu, elle leur dit :
"-Si on vous demande quand vous avez vu passer la reine, répondez que vous n'avez vu personne depuis que vous semiez le grain."
Ce disant, Radegonde entra dans le champ à peine ensemencé et l'avoine poussant tout d'un coup devint bientôt assez haute pour la cacher à ses poursuivants.
Clotaire, à la tête de ses soldats, survint et interrogea le laboureur qui lui répondit comme il lui avait été recommandé. Le roi, comprenant qu'il s'agissait d'un miracle, n'insista pas et rentra chez lui.
Radegonde sortit alors du champ, remercia les paysans et leur dit que Dieu les récompenserait par un prodige : tous ceux qui se feraient enterrer dans le cimetière de Talmont iraient tout droit au paradis. Les habitants du village construisirent alors une église qu'ils dédièrent à la sainte et racontèrent le miracle dont ils avaient bénéficié.
Si bien que les riverains de la Gironde, jusque fort loin en amont, voulurent en profiter : quand l'un d'entre eux mourait, on mettait son cercueil dans une barque avec une bourse contenant le prix de l'enterrement et on poussait le tout sur le fleuve qui entraînait l'esquif jusqu'à Talmont. Là, le mort était enseveli dans le cimetière miraculeux et son âme allait au paradis.
Un jour, des pêcheurs de créat arrêtèrent une de ces barques qui descendait majestueusement la Gironde et volèrent la bourse qu'elle contenait puis la repoussèrent au fil de l'eau. Mais l'esquif ne continua pas sa route et s'attacha au bateau des voleurs, remontant le courant derrière eux malgré tous les efforts qu'ils faisaient pour le laisser sur place.
Les pêcheurs comprirent alors qu'ils ne pourraient jamais se débarrasser du mort qu'ils avaient volé et lui rendirent la bourse. Le canot funèbre reprit alors sa lente glissée jusqu'à Talmont où le pauvre cadavre reçut la sépulture à laquelle il avait droit.
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